Saint-Thégonnec – Enclos paroissial de Saint-Thégonnec

L’un des enclos les plus célèbres ! Très remanié au XVIIIème siècle, la nef de l’église apparaît aujourd’hui disproportionnée

On est d’abord frappé par le relief. La surface de l’enclos est restreinte à cause du relief pentu. On a l’impression d’un entassement. L’urbanisation des XIXème et XXème siècles ont modifié la topographie de nombre de centre de communes, entraînant la restructuration des enclos. En général, le cimetière disparaît ou est réduit ; c’est le cas ici.

Cet enclos est complet : porte dîte triomphale, église avec porche sud, ossuaire, calvaire (ici monumental) et cimetière.

En 1587 on construira la grande porte de l’enclos. Son style est disparate, pompeux et ne vise qu’à l’effet.

En 1610, l’impressionnant Calvaire commence à être érigé. Il sera le dernier des grands Calvaires historiés. Comme pour toute sculpture de qualité, on a fait appel au kersanton. Il relate les différents épisodes de la Passion du Christ. On note tout de suite l’élan vers le haut suggéré par l’élancement des croix. Le Christ est tourné vers l’ouest, donc face à sa mort. Le fascinant groupe du Christ aux outrages, des années 1620,  est de la main du grand sculpteur landernéen Roland Doré dont on reconnaît tout de suite le style si particulier. Suivant la convention iconographique de l’époque, les costumes des personnages profanes (soldats entre autres) sont ceux de l’époque.

La chapelle-ossuaire fut bâtie de 1676 à 1682. De style composite (gothique-renaissance-baroque), elle délimite l’enceinte de l’enclos à l’ouest. A l’intérieur, l’on trouve un retable de Saint-Joseph ainsi qu’une « mise au tombeau » en bois polychrome de Jacques Lespaignol  (1699-1703).

Essentiellement du XVIIème siècle, l’église actuelle commence à s’élever en 1563 avec l’édification du très beau clocher-porche ouest de style gothique. Le chevet initial devait être plat de style gothique flamboyant.

En 1599 on flanque la façade sud de l’église du splendide clocher-porche que nous admirons encore aujourd’hui. On y retravaillera en 1610, 1626 et 1637. Il est très proche de celui de Pleyben. Sa disposition est traditionnelle : les bancs latéraux et les 12 niches abritant les statues des Apôtres.

L’entrée du porche est encadrée par deux colonnes cannelées et baguées, signe que les fabriques et l’architecte étaient au courant des innovations architecturales du moment.

De chaque côté de cette entrée, on a disposé une très belle Annonciation. Ce groupe est de la main de Roland Doré comme le magnifique Saint-Jean installé derrière l’ange.

L’église est agrandie dans la foulée. En 1638 et en 1652, le bas-côté nord est bâti puis ce sera au tour du bas-côté sud.

Le chevet plat est cassé afin de permettre l’allongement de la nef en 1667-1669. Le nouveau chevet, l’actuel, est à trois pans simples.

L’installation des orgues en 1673 nécessite la surélévation de la première travée de la nef.

La sacristie apparaît en 1686-1691. De style renaissance, c’est l’une des premières à être construite dans un enclos.

Une rentrée de fonds inespérée pousse le conseil de fabrique à entamer d’énormes travaux de 1713 à 1716: surélévation de toute la nef et de l’abside avec percement de grandes fenêtres hautes. Le résultat est mitigé : la sacristie est coupée et le clocher gothique est noyé dans le nouveau toit. A l’intérieur, la Poutre de Gloire se retrouve à une hauteur qui la rend insignifiante.

En 1730, le chœur reçoit la décoration que nous lui voyions aujourd’hui.

Enfin, en 1734, on surélève les deux bras du transept pour les mettre à la même hauteur que la nef et le chœur.

Le 8 juin 1998, un incendie accidentel détruit une partie du bas-côté nord. Les travaux de restauration se terminent en 2005. La chaire et le retable de Notre-Dame de Vray-Secours sont refaits à l’identique. Heureusement, les retables du chœur n’ont pas souffert. Notons enfin, une très belle Vierge de style allemand avec un Arbre de Jessé.