« La plupart des grands calvaires de Bretagne se dressent dans des cimetières… mais les tombes sont d’un autre âge, et ici c’est la pioche du savant qui met à jour les squelettes. Les cimetières sur lesquels veille la croix sont à Tronoën ceux d’anciennes civilisations disparues… La grande Palud de la Torche n’est qu’une immense nécropole, et la chapelle désolée nous apparaît comme une chapelle funèbre, qui garde son mystère » (Alexandre Masseron).
La chapelle, appelée « cathédrale des dunes », bâtie sur une hauteur proche de l’Océan Atlantique, s’élève, dominée par trois flèches. Elle porte sur un arc diaphragme, un clocheton accosté de deux tourelles octogonales dont l’une reçoit l’escalier d’accès. Elle est entièrement voûtée de pierre. On pourra admirer le splendide pilier de l’arc central qui s’élève comme un chêne puissant déployant ses nervures et ses colonnettes souples coupées de chapiteaux, la table d’autel de dimension inusitée et les vitraux de Michel Petit s’accordant à la symbolique mariale.
Arrimé vers 1450 au flanc de la chapelle, le calvaire de Tronoën est le plus ancien des grands calvaires bretons, avec celui de Kerbreudeur.
Érigé sur une « mace » (socle) imposante, il déroule l’Evangile de l’enfance et de la Passion du Christ, dans de nombreux tableaux qui, pour des raisons inconnues, ne se succèdent pas selon une stricte chronologie.
Ce calvaire taillé dans un granit argenté serait sorti d’un atelier de Scaër, sauf quelques scènes qui sont en pierre de kersanton.
Aux temps de leur construction, les calvaires étaient colorés. L’association des 7 calvaires monumentaux de Bretagne a voulu leur redonner des couleurs.
En 2013, le calvaire a été illuminé en couleurs les 1er, 2, 3 et 4 août.