Quimperlé – Eglise Notre-Dame de l’Assomption

A l’origine, l’édifice était une chapelle. On en ignore la date précise d’édification, il apparaît probable qu’elle soit postérieure à 1266, et correspond sans doute plus aux années 1270 ( ?). Dans ce dernier cas, sa construction n’aurait pas de lien direct avec une volonté de reconstruction après les ravages et la destruction du « château » en 1241 lors de la révolte contre lui d’Hervé de Léon.

Ce n’est qu’en 1773 qu’elle prendra la fonction d’église paroissiale que lorsque l’église Saint-Michel, sur la place éponyme, tombera en ruines. Elle sera classée Monument Historique en 1915. On constate que la toiture de la partie romane a été refaite, cela fut fait entre 2011 et 2014.

La nef correspond à la chapelle primitive, une grande chapelle (10 x 30 mètres) de pèlerinage fondée par le Duc Jean Le Roux (1217 – 1286) dans le dernier quart du XIIIème siècle. La simplicité du plan d’origine en vaisseau unique évoque les ordres mendiants d’alors, la sobriété du style des baies et la dédicace à Notre-Dame dont le culte s’épanoui au XIIIème siècle.

On estime les dimensions de Notre-Dame de 36 à 38 mètres sur 9,60 mètres ; l’incertitude sur sa longueur précise est due aux démolitions aux extrémités de l’édifice à la fin du XIVème siècle. Au XIIIème siècle, elle était peut-être prolongée par un narthex ( ?), éclairé par un oculus et percé vraisemblablement d’un porche principal. L’édifice aurait donc été décalé vers la place, avec un sol intérieur en gradins et déjà deux portails symétriques près du chœur. Toutefois, la nef s’est toujours élevée à 11 mètres de haut.

En 1373, la chapelle fut totalement ruinée par Bertrand Du Guesclin (v. 1320 – 1380) et Olivier de Clisson pendant l’occupation française du Duché. Les traces sont visibles : disparition de la façade occidentale et de(s) la première(s) travée(s) de la nef, plus tard remplacée par une maison accolée, découpe artificielle du mur pignon, oculus muré et percé d’une meurtrière.

La reconstruction se fera ensuite mais ce n’est qu’en 1383 que le chantier reprendra réellement du fait d’une indulgence papale en date du 8 Juillet. Elle commencera avec le porche sud.

A partir de 1418 et jusqu’en 1453, le chantier prendra de l’ampleur. Sous l’impulsion du Duc Jean V de Montfort (1389 – 1442) et de la rente qu’il accorde, du fait de la naissance de son fils, le lieu sera restauré et agrandit ; on voit d’ailleurs le style du gothique flamboyant dans ces agrandissements que sont le chœur et le clocher.

De 1420 à 1453, il deviendra l’un des premiers chantiers du gothique flamboyant en Cornouaille. La nef sera couverte d’une nouvelle charpente en 1430. Toutefois, les travaux continueront jusqu’aux années 1550, époque de la couverture en pierre du chœur, de la croisée du transept et des chapelles latérales.

Au XVIème siècle, le nouveau chœur de plan presque carré (18,60 x 16,80 mètres) prolonge la nef, doublant la surface de la chapelle.

Les sablières sont les plus anciennes sablières sculptées datées de Bretagne, la date indiquée sur une des hermines est 1430, soit au moment de la pose de la voûte en carène. Leur dégradation (vrillette et humidité) amena à leur restauration approfondie en 2011-2014, le ravivement de la polychromie et le blanchissement de la voûte.